Serons-nous tous un jour digital nomades ? Certainement pas, mais d'ici 2035, près d'un milliard de personnes auront fait le choix du digital nomadisme. Travailler ou voyager ? Nous, rédacteurs et rédactrices web, sommes de plus en plus nombreux à refuser de choisir.
Aaah, le nomadisme digital… Quel doux mot qui résonne avec des notes de sable chaud et de cocotiers.
7h52, la sonnerie du métro retentit, les portes se ferment, ouf, c’est bon, nous sommes dans les temps et avons 20 bonnes minutes de trajet pour perdre notre cerveau sur ces fabuleux réseaux sociaux, 20 minutes pour se connecter avec le monde. 20 minutes pendant lesquelles, oh non, ça recommence, une photo, puis deux, puis trois, des cocotiers, un cocktail au bord de l’eau, des couronnes de fleurs sur fond de pirogues en Thaïlande.
Encore une journée à rêver d’ailleurs, encore une journée à se demander, mais enfin, comment font ces gens pour être en vacances quelque chose comme 80% de l’année ?
Que celui qui n’a jamais connu cette situation me jette la première pierre.
Je n’apporterai pas ici de réponse unique à cette question, malheureusement, mais vous propose une piste à explorer : devenir digital nomade.
Devenir digital nomade : un mode de vie particulièrement adapté à la rédaction web
Très en vogue depuis une petite dizaine d’années, la vie de digital nomade permet d’allier travail et voyage, rencontres, découvertes, et légèreté. Un nombre sans cesse grandissant de personnes tournent le dos à l’open-space pour attraper leur passeport avec pour but de devenir nomade.
Mais, un digital nomade… Kesako ? Le digital nomade est une personne qui travaille sur Internet, avec les outils numériques que l'on connaît à l'heure actuelle. Son métier ne nécessite globalement qu'un ordinateur et une bonne connexion internet. Elle est donc géographiquement libre de télé-travailler où bon lui semble. Une cabane vue sur mer au Sri Lanka ou un appartement en plein cœur de New-York, la seule limite est celle de ses envies.
Plusieurs métiers peuvent être exercés en tant que digital nomade :
- Graphiste
- Développeur
- Photographe
- Community manager
- Rédacteur web
- …
Et oui ! Rédacteur web fait partie de cette sacro-sainte liste des métiers pouvant être exercés à l'autre bout du monde. À vous les Noël
sous 30 degrés.
Qu'elle s’exerce sous le statut de free-lance ou en distanciel pour une entreprise, la rédaction web ne nécessite qu’un ordinateur et une couverture
réseau suffisante pour échanger avec vos clients ou votre employeur. Bingo !
Le statut le plus rencontré chez le digital nomade qui travaille dans la rédaction
web est malgré tout le statut de freelance. Très facile à mettre en place, ce statut vous apporte une plus grande liberté de travail étant donné que vous êtes auto-entrepreneur. Le choix des clients vous
revient, ainsi que le choix des tarifications et de la quantité de travail.
Cependant, pour les rédacteurs web qui sont déjà en activité au sein d'une entreprise, il peut être intéressant de vous renseigner auprès de votre
employeur sur une éventuelle possibilité de travailler en distanciel. Cela permet d’allier une certaine sécurité de l'emploi avec le nomadisme digital.
7 conseils pour tout rédacteur web qui souhaite voyager en travaillant
Voyager en travaillant vous tente ?
Voici nos 7 conseils pour le rédacteur web qui souhaite devenir digital nomade :
- Se renseigner sur le débit internet de la destination
- Penser au décalage horaire
- S'imposer un rythme
- Tenir un agenda
- Fréquenter les coworkings
- Bien définir son budget
- S'imprégner de la destination
S’engager sur la grande route du digital nomadisme apporte son lot de petits bonheurs :
- Connaitre une flexibilité géographique
- Connaitre une flexibilité horaire
- S’enrichir de rencontres avec des parcours différents
- Vivre comme un local et non plus comme un touriste en restant longtemps dans des destinations et en développant une routine…
La liste est évidemment non exhaustive.
Oui, mais il est important d’avoir une vue d'ensemble avant de présenter sa lettre de démission à son employeur.
Devenir digital nomade nécessite de faire preuve de grande rigueur et d’organisation. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il est possible de se former à ce changement de vie sur le web.
Voici en suivant quelques conseils pour tout rédacteur web qui envisage de devenir digital nomade.
1. Se renseigner sur le débit Internet de la destination visée
Cette étape va vous permettre de ne pas vous retrouver dans la diagonale du vide. Il serait dommage de tendre vos relations client à peine parti, par manque d’anticipation du débit internet.
D’un pays à l’autre, la couverture réseau est différente. Il convient de prendre ce paramètre en compte lorsque vous choisissez votre prochaine destination.
Le site internet Nomadlist.com vous sera d’une précieuse aide pour cette étape. À destination des voyageurs souhaitant se rendre à l’étranger pour travailler, il indique un certain nombre de caractéristiques propres à chaque ville, notamment la vitesse de connexion globale.
Le site Fast.com indique également en temps réel la vitesse d’une connexion, wifi par exemple.
2. Penser au décalage horaire
Généralement, la plupart de vos clients se trouveront en France. Paramètre important : les projets pour lesquels vous travaillez en tant que rédacteur web impliquent des deadlines.
Ces deadlines correspondent au fuseau horaire de Paris. Elles sont donc à adapter si vous vous trouvez sur un fuseau horaire différent !
La confusion peut être rapidement faite. Une alarme en avance sur votre téléphone peut aider à éviter une situation compromettante où vous ne seriez pas prêts, ni disponibles, pour rendre votre article.
Pensez également à bien en informer vos clients de votre situation à l’étranger : certains peuvent y être réticents, il est important d’en discuter avant le départ.
3. S'imposer un rythme
Lorsque l’on souhaite devenir digital nomade, un des points les plus difficiles est probablement le fait de faire comprendre à son cerveau que l’on n’est pas en vacances. Sur la base d’un salon avec vue sur mer et de noix de coco, notre organe de décision peut rapidement s'y méprendre.
Pour court-circuiter cette fake news que l’environnement transmet à notre cerveau, il est primordial de s’imposer un rythme. Par exemple, actez le fait que les activités sont destinées à l’après-midi. En revanche, le matin, mettez votre réveil comme vous le feriez à la maison. Le soir, en rentrant de votre randonnée, accordez-vous deux heures après dîner pour finir votre to-do-list et faire un dernier check de votre boîte mail.
4. Tenir un agenda
Ce conseil va de pair avec le fait de s’imposer un rythme. L’objectif dans la tenue d’un agenda est de ne pas négliger les tâches administratives et de prospection.
Lorsque l'on est à l’autre bout du monde, le temps file à la vitesse grand V. Très vite, il est possible de perdre le fil des jours. Tenir un agenda et s'y référer à chaque début de journée permet de se noter des dates clé : actualisation auprès de l’URSSAF, gestion des factures et des relances, prospection…
Dans le flot d’excitation que promet le voyage, on peut vite avoir l’insouciance de réduire son travail à ses missions. Grande erreur ! L’insouciance est certes une des jolies cartes du voyage nomade, mais attention : par exemple, il n’est pas rare de voir un contrat avec un client se terminer de façon imprévue pour X raisons.
Il est important d’anticiper. Accordez-vous au moins une journée par semaine pour vous occuper de votre prospection clients, et au moins une journée supplémentaire pour toutes les tâches administratives.
5. Fréquenter les coworkings
Les coworkings peuvent prendre la forme de cafés avec wifi à disposition et plus ou moins aménagés pour accueillir des digital nomades. Ils peuvent aussi prendre la forme de centre disposant de plusieurs salles de travail, en groupe ou en individuel, des salles de conférences, une cafétéria… Les coworkings sous forme de centres de travail sont payants, avec des forfaits allant de l'heure jusqu’au mois, quand les cafés impliquent seulement une consommation raisonnable dans ce dernier.
Le gros avantage des coworkings est le fait de palier la solitude. Ce sentiment de solitude peut très vite être ressenti lorsque l’on devient digital nomade. Son cercle personnel est souvent sédentaire en France, sa famille également, et même si l’on se trouve dans un endroit carte postale, l’être humain reste un être social et il est important de pouvoir partager avec ses pairs.
En fréquentant des coworkings, vous ferez des rencontres de personnes partageant ce mode de vie. Ces rencontres sont non seulement rassurantes, car on trouve (enfin !) des personnes qui comprennent nos idéaux. Mais elles sont aussi motivantes ! En ayant les mêmes objectifs de vie, c’est-à-dire pouvoir développer son métier tout en assouvissant son besoin d’ailleurs, on crée des liens forts, basés sur l’entraide et les conseils mutuels dans le travail, et sur les découvertes et expériences sur le temps libre.
6. Bien définir son budget
Bien définir son budget lorsque l’on travaille en tant que digital nomade est un apprentissage. Encore une fois, notre cerveau à tendance à penser que l’on est en vacances. Qui dit vacances, dit généralement un œil léger sur les dépenses. Mais ici, l'objectif est de faire du voyage une constance de vie. Un trou dans le porte-monnaie peut être fatal à votre projet !
Toujours avec le site Nomadlist.com, renseignez-vous au préalable sur la destination visée pour estimer le budget mensuel moyen nécessaire. Comparez avant de partir les offres de logements, le coût de la nourriture et des déplacements, sans oublier les activités extra-professionnelles.
En voyageant à l’étranger sur du long terme, les dépenses mensuelles sont souvent moins élevées que lorsque l'on est sédentaire en France. Mais elles peuvent vite grimper ! Les distractions sont différentes et l'œil est attiré par la nouveauté.
Lorsque l'on travaille au bout du monde, bien souvent, on a tendance à ne travailler que pour satisfaire ses besoins. D'une certaine manière, il y a une tendance à travailler « moins » que ce que l’on ferait en France, car cela suffit à nos dépenses. Attention ici aussi au contrat qui se termine sans prévenir… Encore une fois, tous les conseils ici sont intrinsèquement liés.
En tant que digital nomade, ce qui est de l'ordre professionnel ne doit pas être laissé au hasard !
7. S'imprégner de la destination
Oui, car même si les conseils présentés précédemment peuvent laisser un sentiment de pression, il n'en est rien.
En faisant le choix de ce mode de vie, l’objectif est bien évidemment de profiter. Profiter du voyage, prendre le temps, s’affranchir d’une vie à la course, faire le choix de passer du temps de qualité. La poursuite de cet objectif nécessite évidemment une excellente organisation professionnelle. Mais une fois lancé, tout cela devient un ensemble d’automatismes.
Tandis que l'on se lance en tant que digital nomade, une déconstruction est à faire autour du concept du voyage. Ici, rien à voir avec les deux semaines de vacances que vous avez jusqu’à présent connu, où l’on a tendance à vouloir voir un maximum de choses en peu de temps.
Non, ici, pas de limite de temps ! Prenez le temps de découvrir la région où vous vous trouvez, développez des habitudes dans votre quartier et des routines de travail, appréciez le temps libre. Cet après-midi, vous n’avez pas la tête à travailler ? Aucun problème, prenez votre après-midi, allez flâner dans les ruelles de la ville où vous vous trouvez, appréciez ce jus de fruits sur la plage, lisez ce bouquin autour de la piscine. Vous ferez ce qu'il faut demain pour adapter votre emploi du temps et rattraper votre retard.
Eh, pssst… Il paraît que s'imprégner de nouveaux endroits participe au développement de l’inspiration. Vos écrits seront marqués par la sérénité que vous ressentez en prenant le temps !
Vous l’aurez compris, devenir digital nomade réside dans le parfait cocktail entre rigueur, organisation, douceur de vivre et découvertes.
L’adoption de ce mode de vie nécessite anticipation et apprentissage d’une certaine discipline, mais une fois que l’équilibre ultime est trouvé, attention… Vous risquez de ne pas revenir en arrière.
Je vous dis à très vite, au détour d’un aéroport ?
Sophie de Beaurepaire
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